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Du changement climatique dans le vignoble de Cahors ? – Entretien avec Pascal Verhaeghe

Depuis quelques années le temps et le climat semblent changé. Qu’en est il dans le vignoble de Cahors ?
Pascal Verhaeghe : Nous avons effectivement constaté des changements au niveau de la météo ces dix dernières années. Il y a plus de vent et nous avons des périodes de chaleur et de sècheresse plus fréquentes.

Plus de vent et plus de chaleur, est ce que c’est plutôt bon ou mauvais pour la viticulture ?
PV  : Cela dépend. Le vent a tendance à rapidement sécher la vigne après des périodes de pluie. Nous avons donc moins de risque de maladies, les champignons parasites ont plus de mal à s’installer. En ce qui concerne la chaleur et la sècheresse, il faut aider la vigne à s’adapter.

L’aider comment ?
PV  : Les amendements organiques, le compost, par exemple augmente la rétention d’eau dans les sols. Mais ce n’est pas tout. Il faut aussi inciter la vigne à pousser ses racines en profondeur, pour se mettre à l’abri.

Vignes Chateau du Cedre Cahors

Comment faites vous au juste pour inciter les racines à descendre ?
PV : Par le travail du sol et par la patience. Depuis de nombreuses années, nous faisons un travail de buttage à l’automne et de décavaillonnage au printemps. C’est à dire, nous couvrons et découvrons les pieds de vigne de terre. En même temps, cela coupe les racines près de la surface, de cette façon la vigne pousse vers le bas. On peut ainsi gagner 20 à 30 centimètres de profondeur racinaire par an.

Quel incident sur les raisins et la maturité ?
PV : Jusqu’à là, nous arrivons à maîtriser une maturation régulière de nos raisins, malgré les aléas climatiques. Il faut à tout prix éviter un arrêt de maturation en période de grandes chaleurs estivales. La vigne ne doit donc pas souffrir et garder son feuillage intact et fonctionnel. Une alimentation régulière en eau en est la clé. De plus, nous tenons le feuillage plus court qu’auparavant pour ralentir l’accumulation des sucres dans les raisins et préserver l’acidité. C’est là qu’on prend des risques, car il faut quand même suffisamment de végétal pour arriver à maturité.

Et vous retrouvez votre travail dans les vins ?
PV : Tout à fait. Au niveau de l’équilibre sucres/acides d’abord. Les degrés restent assez faibles dans nos vins, autour de 13 à 13,5 % Alc. Vol. et nous nous réjouissons de la forte présence de fraîcheur. Et puis les structures tanniques se sont affinées, sans perdre leur force et intensité. C’est de ça que vivent les grands vins rouges : assez d’alcool pour avoir du volume et de la puissance, la fraîcheur pour former une colonne vertébrale et pour donner de la longueur, des tanins pour la profondeur et la longévité.

Merci Pascal.



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