Pour ce Vendredis du Vin #76, Nathalie nous autorise à boire ce que l’on aime. Chose dite, chose faite. J’ai bu des bulles, beaucoup de bulles… Ça me le fait chaque année au retour du printemps, du soleil et des soirées de plus en plus longues dans le jardin. Ça commence d’ailleurs toujours avec de la bière. Je sais, la bière ce n’est pas du vin, mais ça se boit quand même. Surtout quand on a soif, quand on veut se désaltérer et surtout quand on a envie de bulles.
Rassurez-vous, je n’ai pas seulement envie de bulles faites avec des levures et de l’orge. Les bulles faites avec des levures et des raisins me conviennent également parfaitement. Plus même, elles m’intriguent, et pas seulement au mois de mai… On pourrait presque dire que les bulles dans le vin, ça m’obsède. C’est pour ça que j’ai décidé de vous parler ici d’un vin effervescent, d’un Champagne plus précisément, qui me tient particulièrement à cœur : Le Clos l’Abbé.
C’est un véritable clos, perché au-dessus d’Épernay, donnant vue au loin sur la célèbre Avenue des Champagnes. Hubert Soreau cultive ici quelques parcelles de Chardonnay (what else ?) depuis une petite dizaine d’années. Il s’occupe de ses plants, sols, raisins et vins avec considération : labour et tonte au lieu d’un désherbage, beaucoup de travaux en vert, pressoir vertical traditionnel, fermentation et élevage sous bois, prise de mousse sous liège, au moins quatre ans de vieillissement avant dégorgeage. Il faut donc vraiment être patient avant de tenir une bouteille dans la main, d’autant plus qu’il n’en produit pas beaucoup.
Si mes impressions gustatives vous intéressent, vous pouvez les voir ici. Sinon, je vous conseille d’aller voir vous même, car je dirais que c’est un champagne et un vin hors norme. Dans la région champenoise on se plaît de dire qu’on peut accompagner un repas entier de champagne, de l’entrée jusqu’au dessert. Cela ne concerne certainement pas tous les champagnes, nous sommes d’accord. Mais le Clos l’Abbé, de part sa force, son élégance, sa complexité, sa structure et sa finesse en est vraiment capable : Rougets au zeste de citron, saumon farcie, poêlé de girolles au persil, chapon au morilles, tarte tatin au poires, vieux Cantal… You name it !